C’est l’époque des pionniers. Le temps où tout se construit. Pour les plus audacieux, le biathlon est le plus vieux « sport » de l’humanité, inspiré par les chasseurs de la préhistoire qui, se déplaçaient sur des morceaux de bois en quête de gibier.
Au départ, il est une pratique militaire, entraînement pour les soldats des bataillons de montagne, contraints de se battre dans des conditions.
Patrouille militaire. C’est ainsi qu’est appelée l’épreuve inscrite au programme des Jeux olympiques 1924 avant d’être un sport de démonstration jusqu’en 1948. Elle est disputée par équipes de quatre, qui s’élancent ensemble avec un passage au pas de tir pour chaque concurrent.
André Vandelle, Gabriel et Maurice Mandrillon et Georges Berthet remportent la médaille de bronze mais la discipline, pratiquée avec un lourd fusil de guerre, à la fois bruyante et dangereuse, peine à séduire.
Populaire dans les pays de l’Est, où le sport de haut niveau est soutenu efficacement par l’armée et en Scandinavie, il se structure dans les années 50 avec les premiers Championnats du monde en 1958 et, deux années plus tard, l’entrée au programme olympique à Squaw Valley.
La piste est longue et difficile pendant deux décennies pour les biathlètes de l’équipe de France, souvent des fondeurs « relégués » au biathlon qui ne doivent leur salut qu’au soutien de l’armée et des douanes.
Sans moyens, sans structure, contraints par la lourde de guerre qui entrave la logistique de l’entrainement, le biathlon français monte peu à peu les marches avec les premiers coups d’éclat de Daniel Claudon dans les années 70 puis l’avènement d’Yvon Mougel.