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Un peu d'histoire

Un sport à l’origine militaire

En 1924 à Chamonix, lors des premiers Jeux olympiques d’hiver, une démonstration de patrouille nordique fut organisée, mais, jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le biathlon reste un sport exclusivement militaire.

Une des activités les plus anciennes des hommes du Grand Nord…

Bien avant d’être un sport olympique qui passionne les foules, le biathlon est certainement une des activités les plus anciennes des hommes du Grand Nord… qui, pour chasser se déplaçaient à skis, un arc sur le dos. On retrouve même des traces de ces skieurs-archers dans la mythologie scandinave. Au fil des siècles, la pratique s’est développée, tant à des fins guerrières que pour la chasse.

Les premiers championnat du monde

En 1958, pourtant, les premiers championnats du monde sont organisés à Seefeld en Autriche. Régenté par l’IUPMB, la fédération internationale qui avait sous la coupe le pentathlon moderne et le biathlon, le biathlon entre au programme olympique en 1960 à Squaw Valley aux Etats-Unis. Au départ, les pays de l’Est et les nations scandinaves, dont les bataillons pratiquaient assidûment cet art difficile depuis longtemps, ont dominé les compétitions.
Au fil des années, d’autres pays s’y sont intéressés et, actuellement, l’échelle des valeurs s’est considérablement transformée.

Le biathlon évolue pour devenir une discipline de référence

Jusqu’en 1972, on utilisait l’arme de guerre, qui rendait la discipline contraignante et en limitait la pratique. L’apparition du 22 long rifle a été une première évolution importante. L’indépendance du biathlon sous la bannière de l’IBU (International Biathlon Union) en 1993 permit à la discipline de prendre un tournant important. De cette autonomie nouvelle est né un virage capital avec l’apparition de nouveaux formats de compétition qui passionnent le public et attirent de nombreux partenaires, notamment en audience. Le caractère spectaculaire des courses gonfle l’audience télé et attire, sur les principales épreuves de la coupe du monde, des milliers de spectateurs. À Ruhpolding, Oberhof, Anterselva ou Oslo, les biathlètes sont reconnus et adulés, stars d’un spectacle captivant. Le duel entre Raphaël Poirée et Ole Einar Björndalen, ce terrible mano à mano durant près de dix ans, a été un piment essentiel dans la saga du biathlon international.

Le biathlon en France

En France, la discipline a mis du temps à émerger. Longtemps distancés par les grandes nations qui pratiquaient bien avant l’apparition au programme olympique, les Français ont d’abord été condamnés à un long apprentissage. Au départ, les pratiquants étaient des skieurs de fond, pas nécessairement les plus performants, qui s’essayaient à ce sport si compliqué.

Les premiers résultats probants ont été l’œuvre de Daniel Claudon, dans les années 70, puis de Yvon Mougel, premier médaillé mondial français de l’histoire en 1981.

C’est la génération suivante, au début des années 1990, qui franchit un palier important avec les premiers podiums en coupe du monde, les premières victoires en relais, le baromètre d’une nation, les premiers titres et les premiers globes de cristal. Avec, en point d’orgue, le titre olympique de Corinne Niogret, Anne Briand et Véronique Claudel dans le relais des Jeux d’Albertville en 1992, les médailles de bronze des deux relais aux jeux de 1994, les victoires au classement général de la coupe du monde de Patrice Bailly-Salins (94), Anne Briand (95) ou Emmanuelle Claret (96), trop tôt disparue, ou les titres mondiaux de Bailly-Salins (95), Briand (95), Niogret (95 et 2000) ou Claret (96).

À cette époque, un junior prometteur fourbit ses armes dans le Vercors. Un certain Raphaël Poirée. Avec son envol, le biathlon français prend une nouvelle dimension. Poirée est la tête d’affiche, accumulant des performances d’exception avec 4 victoires au classement général de la  coupe du monde entre 2000 et 2004 et 8 titres de champion du monde entre 1998 et 2007. Dans ses traces, les résultats sont au rendez-vous, notamment pour les filles avec Niogret, toujours, mais aussi Sandrine Bailly ou Sylvie Becaert.

Comme toujours depuis les années 90, une génération chasse l’autre. Les Jeux de Turin en 2006 sont un nouveau fait d’armes avec les titres olympiques de Vincent Defrasne et Florence Baverel et les médailles de bronze des deux relais donnent un nouveau coup de projecteur sur la discipline.

Les Jeux de Vancouver en 2010 voient l’avènement de la nouvelle vague avec un titre olympique et une médaille de bronze pour Vincent Jay, les médailles d’argent de Martin Fourcade et du relais féminin (Marie-Laure Brunet, Sylvie Becaert, Marie Dorin, Sandrine Bailly) et de bronze de Marie-Laure Brunet et Marie Dorin.

En décembre 2013, est organisée la 1ère coupe du monde en France à Annecy – Le Grand-Bornand lors de laquelle Martin Fourcade prend la 3e place du Sprint.

Martin Fourcade prend son envol et accumule les titres et les victoires. Martin Fourcade a remporté à ce jour, 5 titres olympiques (2 aux jeux de Sotchi en 2014 et 3 aux jeux de Pyeongchang en 2018), 13 titres de champion du monde, 7 victoires consécutives au classement général de coupe du monde depuis la saison 2011-2012, 98 victoires et 186 podiums en Coupe du monde. Il est la référence du biathlon mondial.

Lors de l’édition 2017 de la BMW IBU Coupe du monde de Biathlon Annecy-Le Grand-Bornand les français ont brillé avec la victoire de Justine Braisaz et Martin Fourcade sur la Mass Start. Sous oublier le premier et formidable podium d’Antonin Guigonnat, derrière Johannes Boe et Martin Fourcade dans le Sprint.

La France brille à PyeongChang en 2018 avec Martin Fourcade comme porte-drapeau de la délégation française. Martin Fourcade remporte 3 médailles d’or, dont une en relais mixte avec Marie Dorin-Habert, Anaïs Bescond et Simon Desthieux grâce à une victoire magique ! La France gagnera au total 5 médailles à ces jeux avec également les médailles de bronze d’Anaïs Bescond et du relais féminin.

En 2019, sur l’étape de coupe du monde Annecy-Le Grand-Bornand, les français signent 4 nouveaux podiums à la maison : Justine Braisaz-Bouchet est 2e du Sprint, Quentin Fillon-Maillet termine 3e du Sprint et 2e  de la Poursuite tandis qu’Emilien Jacquelin prend la 2e place de la Mass Start.

La génération actuelle continue à porter haut les couleurs de la France sur les circuits internationaux. Chez les hommes, Quentin Fillon-Maillet termine 3e du classement général de la coupe du monde lors des trois dernières saisons. Ils sont 4 dans le top 10 lors de la saison 2019/2020 (Martin Fourcade 2e, Quentin Fillon-Maillet 3e, Emilien Jacquelin 4e et Simon Desthieux 6e) et 3 dans le top 10 en 2020/2021 (Quentin Fillon-Maillet 3e, Emilien Jacquelin 7e et Simon Desthieux 9e).

Avec Anaïs Chevalier-Bouchet (9e au classement général en 2020/2021), Julia Simon (8e au classement général en 2019/2020), Justine Braisaz-Bouchet (9e au classement général en 2019/2020), mais aussi Anaïs Bescond, Célia Aymonier et Chloé Chevalier, les filles sont également très présentes sur le devant de la scène mondiale avec 11 podiums en coupe du monde en 2019/2020 et 8 podiums en 2020/2021.

Cette génération brille également lors des mondiaux en remportant 15 médailles lors des deux dernières éditions en 2020 et 2021.

De l’édition 2022, le public retiendra le très prometteur palmarès de Sophie Chauveau, alors licenciée du Grand-Bornand en équipe de France B :
– 4ème en sprint
– 5ème sur la Mass Start
– 8ème sur la Poursuite

La relève est assurée…

Le biathlon français c’est :

  • 26 médailles olympiques : 9 en or, 5 en argent, 12 en bronze
  • 113 médailles aux championnats du monde : 37 en or, 37 en argent, 39 en bronze
  • 15 victoires du classement général de coupe du monde

PETIT AGENDA NON EXHAUSTIF DES GRANDES DATES QUI ONT MARQUÉ CETTE DISCIPLINE… ET LE GRAND-BORNAND

Années 80-90

Le Grand-Bornand organise à plusieurs reprises des Alpen Cup, ancêtre de l’IBU Cup, antichambre de la coupe du monde. Christophe Vassallo, aujourd’hui président du comité technique de l’IBU et membre du Ski Club, y participe à plusieurs reprises.

1995

L’IBU organise pour la première fois les Championnats d’Europe qu’elle confie au Grand-Bornand. Raphaël Poirée, vainqueur du sprint, y remporte son premier titre international majeur en senior.

2003

Sylvie Becaert est championne du monde de sprint à Kanthy-Mansiysk et vainqueur de la coupe du monde de sprint. La Bornandine remportera au cours de sa carrière deux médailles olympiques, cinq médailles mondiales et une victoire en coupe du monde.

2007/2011

Les Championnats de France de ski nordique sont une grande fête qui, chaque année, termine en beauté la saison. En 2007, ils se sont conclus dans l’émotion lorsque Raphaël Poirée et Florence Baverel ont raccroché une ultime fois leurs carabines avant de s’envoler dans les airs pour un tour d’hélicoptère hommage de la station à deux immenses champions.

Le site du Grand-Bornand est retenu par la Fédération Française de Ski pour porter la candidature française à l’organisation d’une coupe du monde. La station obtient l’organisation de deux manches en 2011 – finalement annulée – et 2013, ainsi que la finale de l’IBU Cup en 2011.

2013

Le Grand-Bornand organise la première étape de coupe du monde de Biathlon en France et Martin Fourcade prend la 3e place du Sprint. Les Jeux Mondiaux militaires sont organisés à Annecy. Le Grand-Bornand accueille les épreuves de ski de fond et de biathlon.

2017

Le Grand-Bornand organise la troisième manche de coupe du monde, marquée par les victoires de Martin Fourcade et de Justine Braisaz dans la mass-start.

2019

Devant un public record et enthousiaste, l’équipe de France est encore sur le devant de la scène avec 4 podiums en 6 courses pour Quentin Fillon-Maillet (2), Emilien Jacquelin et Justine Braisaz.

2020

L’IBU entérine la Coupe du monde d’Annecy- Le Grand Bornand en 2021, 2022, 2024 et 2025.

Le Grand-Bornand terre de champions, ce sont aussi les biathlètes Benjamin Daviet, triple champion paralympique en 2018 et quadruple champion du monde en 2015 et 2017, Sophie Chauveau (équipe de France / groupe B) et Damien Levet (équipe de France / groupe Jeunes) : la relève est assurée !